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Lois coloniales sur les patronymes

Lois coloniales sur les patronymes

La loi du 23 mars 1882 relative à la constitution de l'état civil des " indigènes musulmans de l'Algérie " organise le recensement et impose l'obligation d'un patronyme à la totalité de la population. L'anthroponymie traditionnelle étant constituée généralement d'un prénom et de la filiation paternelle indiquée par un préfixe (ben, ouled, etc.). Le port d'un patronyme avait été au préalable rendu obligatoire pour les seuls propriétaires par une loi du 26 juillet 1873, dite " loi Warnier ". Le recensement des propriétaires avait pour objet d'organiser l'expropriation des terres "évacuées" de force par les Algériens.

De ce fait, l'article 15 de la loi du 23 mars 1882 donne "droit aux officiers d'état civil d'attribuer un nom patronymique à toute personne récalcitrante",  de plus, "Si l'indigène, qui a le droit de choisir un nom, s'abstient, ou s'il persiste à indiquer un nom précédemment choisi par un ou plusieurs individus, son droit devient caduc et passe, non point à un autre membre de la famille, mais au commissaire de l'état civil." (JORF 1882).

La mise en application de ce texte permit aux officiers d'état civil de donner des noms fantaisistes, insultants et humiliants, et ce en toute impunité. En effet les noms attribués pouvaient être grotesques et injurieux et pouvait parfois même être obscènes. Cette violence symbolique s'est également caractérisée par l'attribution de noms différents aux membres d'une même descendance.

C'est ainsi que les descendants de Sidi El Djoudi se sont retrouvé avec des noms de famille différents, parmi ces noms ont retrouve entre autre : Aouf, Bahloul, Benbekai, Benbetka, Bendjedou, Benmouhoub, Bentouhami, Berri, Betka, Cherbal, Derras, Lahmar, Lak'hal, Lenouar, Medjoubi, Moufek, Ouhab, Ouali, Senoussaoui, Zerarga et tant d'autres. Seuls les descendants habitant les babors ont pu garder le nom Djoudi, vraisemblablement car ils étaient les seuls un peu loin du lieu d'origine de Sidi El Djoudi, en l'occurrence Hammam Guergour. 

Mahieddine DJOUDI (2017) Site de Sidi El Djoudi Belhadj. djoudi@online.fr


Date de création : 22/10/2007 14:03
Dernière modification : 26/04/2012 20:17
Catégorie : Sidi El Djoudi Belhadj - Les descendants
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